lundi 1 janvier 2018

Rétrospectivement

Les années filent et se ressemblent. Je suis née lors du second mandat de François Mitterand, je me suis intéressée pour la première fois à la politique lors du fameux second tour opposant Jacques Chirac à Jean Marie Lepen et j'ai commencé à voter lors des européennes de 2009. Les têtes d'affiche changent mais la politique reste la même. Pas vrai?
Pour être honnête avec vous je n'ai pas de couleur politique "fixe", je ne suis membre d'aucun parti car je me retrouve nul part. Quelqu'un a dit sur twitter un jour, qu'à la naissance nous sommes tous majoritairement de gauche car étant enfant nous voulons aider notre prochain et sommes émus de voir la misère dans le monde. Alors les personnes de droite ressortent de la maternité en polo et pensent à leur gain dès la cour de récréation?
Moi je suis plutôt ultra humaniste, utopique sur les bords en espérant éradiquer la pauvreté et toutes les misères du monde… On croirait presque que je suis retournée en CE2 face à Maitresse Brigitte qui m'interroge sur mon grand projet dans la vie.


J'ai arrêté de regarder les infos à la télévision pour éviter de subir l'hypocrisie des présentateurs qui glissent un sourire ou lâchent une remarque subjective défiant toute neutralité de leur fonction.
Je regarde le fil d'actualité des sites internet, je m'arrête bien trop souvent sur les articles relayés en arrière plan pour ne pas m'étouffer avec les articles de première page qui se ressemblent tellement.
Mais cette année 2017 a été particulièrement mouvementée!

Nous finissions l'année 2016 par l'atroce concert de Mariah Carey à NY (sorry) et le choc de la défaite d'Hillary Clinton que nous devions déjà supporter l'investiture du célèbre monsieur à la perruque jaune. L'impossible se réalisa, comme quoi il ne faut jamais sous estimer une personne.
Il a fallu digérer les premières décisions de Donald Trump sur l'immigration car la course à l'élection française battait son plein entre Emmanuel le phénomène des médias, François la "valeur sûre" de la droite et les petits personnages qui se battaient pour la représentation de la gauche. Non non je ne me moque pas d'eux mais une primaire est toujours un évènement qu'ils ont réussi à transformer en un non-évènement tant leur bataille était pathétique. Lorsque Manuel Valls a été éliminé l'adrénaline est bien monté je vous l'accorde, mais je ne comprends toujours pas comment Benoit Hamon a pu faire profil bas après sa victoire face aux ex-tenors de son parti. Le président neutre François Hollande aurait-il magouillé pour faire exploser son protégé? Je devrais postuler à Hollywood pour écrire des scripts  😄

François Fillon, je le désignerai volontiers homme de l'année. Il s'est battu face aux médias, il a défendu sa femme, il a porté les couleurs de son parti jusqu'au bout et il n'a jamais abandonné. N'est-ce pas les qualités attendues pour exercer la fonction suprême? Ou alors je lui offrirai un poste de professeur d'art dramatique aux cours Florent, puisque sa prestation a été digne des plus grands acteurs 😂 C'était une élection impossible qu'il a mené à son terme et concernant sa condamnation on peut toujours attendre je pense que la justice est débordée.

Et puis il y a eu l'éclatement de la crise Rohingya, exposée au grand jour mais qui au final depuis le mois de septembre n'a connu aucune avancée. C'est une crise de grande ampleur, laissée à la merci de l'état birmanique depuis bien trop longtemps. La volonté et la motivation de la Love Army de Jerome Jarre sont à saluer certes, mais cette initiative a posé beaucoup de questions. Ils ont récolté une somme assez importante grâce à leur communauté de fan mais cet argent est injectée dans la survie des camps de réfugiés, à court terme donc.  Leur mouvement a été critiqué car le groupe n'aurait pris contact avec aucune organisation sur place et aurait agi en toute indépendance. Je salue sincèrement leur implication, chers présidents prenez-en de la graine, mais soyons honnête, cet engouement était éphémère. L'argent a été récolté, la Love Army l'a redistribué et puis? Un accord a été trouvé entre le Bangladesh et la Birmanie pour commencer les rapatriements; mais quel avenir pour ces familles décimées, traumatisées? Leur offre-t-on une garantie de sécurité? Ils n'ont pas besoin d'argent à proprement parler mais d'un espace vital où ils pourraient vivre et travailler sans aucune censure ni persécution. Mais se préoccuper de leur sort n'arrange ni l'Etat birmanique bien trop habitué à brimer cette minorité, ni les grands états du G8 qui n'ont aucun intérêt à agir dans cette partie du globe.

Et ce n'est pas le 1e janvier 2018, journée des grandes résolutions miraculeuses, qu'une solution sera apportée à ce problème ni même aux 140 000 SDF toujours à la rue en France, à Antonio le tristement célèbre SDF de la faculté de droit de Strasbourg ou à la crise migratoire qui cumule les victimes dans le silence.

Je souhaite qu'en 2018 ou du moins dans un avenir proche, la crise éco, la crise migratoire, les séquelles de la guerre en Irak, la guerre au Yemen… soient réellement traités et non utilisés par intérêt médiatique de façon temporaire par des personnages en manque de visibilité. Je veux rester positive malgré l'actualité débordante de mauvaises nouvelles mais il faut admettre que l'humanité régresse. Le terrorisme "terrorise", certains vivent dans la peur de l'autre,  la haine et la colère ont  été décuplé. Ces événements ont créé de la distance avec "l'autre" que l'on ne connaît pas et que l'on a décidé de détester.



Bref, les années filent et se ressemblent, en se détériorant peut-être. Souhaitons-nous plus d'amour.

Au revoir 2017 et bienvenue 2018.

"Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde" Jean D'Ormesson.



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