Dans la série droit, j'appelle Jacqueline Sauvage.
Je suis indignée. D'une part, parce que je suis juriste et d'autre part je suis une femme et que les violences conjugales me touchent.
Madame Sauvage a tué son mari Norbert Marot en 2012. Elle lui a tiré trois coups de feu dans le dos avec son fusil de chasse.
Pour expliquer son geste, elle affirma avoir eu peur des menaces qu'il aurait proféré plutôt dans la journée. Elle expliqua aux enquêteurs avoir été victime de violences conjugales et ses filles avancèrent avoir été abusé dans leur jeunesse. Je ne vais pas entrer d'avantage dans les détails car de nombreux sites l'ont déjà fait auparavant.
Aussi, Jacqueline Sauvage est condamnée le 28 octobre 2014 par la cour d'assises d'Orléans à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre sans préméditation de Norbert Marot. Elle est incarcérée puis fait appel de la décision deux jours après. Cette peine a été confirmée en appel pour meurtre aggravée, étant donné qu'il s'agissait du conjoint.
Les trois filles demandèrent la grâce présidentielle janvier 2016: kesako?
L'article 17 de la Constitution Française autorise le président à exercer le droit de grâce, soit une prérogative personnelle au même titre que les pouvoirs exceptionnels de l'article 16 ou la nomination du premier ministre. C'est un droit régalien qui n'exige pas de motivation.
Humainement, cette affaire suscite intérêt car on s'identifie au récit de Jacqueline Sauvage et on ne comprend pas qu'elle puisse être condamné pour le meurtre d'une personne qu'elle désigne comme étant son bourreau.
Juridiquement, cette affaire n'est pas un cas de légitime défense et aucune preuve ni témoignage objectif n'a été apporté pour confirmer son récit.