vendredi 13 janvier 2017

Huis clos 2.0


Souvenez-vous de la célèbre pièce de théâtre de Sartre que nous avons tous ou presque étudié à l'école. Hier soir c'était une version revisitée, mais tout aussi cyniquement - drôle. Il s'agissait du procès de non pas trois mais sept personnes. J'ai nommé les anciens colloc de Hollande à savoir Arnaud, Manuel, Benoit et Vincent. Puis les voisins de pallier, Sylvia, François et Jean-luc.

Sans langue de bois, la gauche a viré à la catastrophe avec ce quinquennat et rares sont ceux qui restent solidaire de François Hollande. Les sept candidats à la primaire de la gauche paraissent tous ou presque trop usés. La question est, va-t-on dépenser 1€ pour une viennoiserie de la veille? Ce fut une soirée longue et bien ennuyeuse, le ton a été donné par Canteloup à 21h: "La primaire de l'ennui". Mais qu'en a-t-on retenu? Des propositions mais surtout beaucoup de blabla...


Valls a reconnu qu'il y avait de fortes chances pour que la gauche soit éliminée au second tour (réalisme!) et qu'il fallait se saisir de cette primaire pour donner un "élan que rien n'arrêtera". Mais voila, vu le flop d'audiences (en comparaison à la primaire de droite) il ne faut pas s'attendre à une grande mobilisation. Peillon lui reconnait les divisions de la gauche et appelle au rassemblement.
Pinel et de Rugy ont été pour moi transparents, à l'image de leur candidature. 
Montebourg a été efficace dans son discours et reste un bon orateur: d'ailleurs les sondages le désignent comme vainqueur de ce premier débat. 

Pour ma part, la grande surprise fut Benoit Hamon: il m'avait déjà bluffé lors de son passage sur le plateau de Quotidien et hier soir il s'est démarqué par sa présence. J'avoue avoir été captivé par son souhait de balayer la "vieille politique" et sa proposition de refonte de la protection sociale avec notamment le revenu universel. Il reste le candidat le moins attendu mais qui pourrait créer la surprise aux urnes. Au vue de sa sympathie avec les autres candidats, nul doute que nous le verrons dans un prochain gouvernement de gauche (2017, 2022?) .

Quant à Bennahmias ce grand défenseur de l'intérêt général m'a fasciné tout le long de la soirée: ce papy râleur à l'image de Mélenchon, qui découvrait son programme en direct (oui oui!) et qui trouvait toujours quelque chose à répliquer aux journalistes intervenants. Jusqu'au bout il aura été le candidat atypique, peut être justement cherchait-il le buzz? En tout les cas, il m'a bien fait rire comme lorsqu'il a été choqué de se faire comparer à François Fillon, le seul à me réveiller de cet ennui télévisuel 😆


En réalité, ce fut le procès des absents François Hollande, François Fillon et Emmanuel Macron, soit à travers les questions dirigées soit au fil des réponses trop peu déguisées. 
Outre les divisions autour du revenu universel/49.3/Loi travail,  j'ai plutôt retenu une volonté de se rassembler et je ne comprends donc pas qu'il y ait autant de candidat. Ce débat ne m'a pas marqué, loin de là et j'en attends beaucoup du prochain. 

J'aimerai qu'ils s'affirment d'avantage  et surtout voir un réel débat d'idées. On aurait dit qu'ils étaient tous coincés sur la scène, trop statiques. J'espère que les intervenants se détacheront de Hollande pour laisser place aux idées nouvelles même s'il est difficile de se projeter sans faire le bilan du passé.


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